Johnny Cash est un homme qui a voulu mourir. A l’âge de 35 ans, après des années de prises de pilules par douzaines, vingtaines, ou même centaines, après des accidents de voitures en série et diverses arrestations, il s’est engouffré dans les grottes de Nickajack, au bord de la rivière Tennessee. Pourtant en pleine période de succès professionnel, il a rampé deux ou trois heures dans ce dédale obscur. Une fois les piles de sa lampe de poche à plat, il s’est étendu. « L’absence de lumière était appropriée, puisque j’étais en cet instant aussi loin de Dieu que j’aie pu l’être, écrit-il dans son autobiographie. Cette séparation de lui, la plus profonde et la plus dévastatrice de toutes les formes de solitude que j’ai éprouvées au cours des ans, me paraissait désormais complète. » Elle ne l’était pas. S’il croyait avoir abandonné Dieu, celui-ci lui aurait alors insufflé le désir de s’en sortir. Ce que Johnny Cash fit, au propre comme au figuré.
